Méditation sur le 2e moment :
Les chouettes et les chats sont des animaux qui voient dans l’obscurité. Ce n’est pas le cas d’Albus Dumbledore qui envoie des faisceaux de lumière comme de la glycérine brillante.
Durant un instant, la chouette juchée sur le toit, se déforme, s’étire et prend toute la place de l’image.
Et puis je vois un Harry Potter en tenue d’étudiant, toque comprise, quitter la maison et j’ai l’idée que ce moment est déjà joué, qu’il ne peut rien se passer de mauvais, car l’avenir est déjà écrit. De là, l’ambiance de cette méditation sera d’une grande gaieté, beaucoup de rires, avec durant un temps, l’impression que je sais quelque chose que Dumbledore et les autres ne savent pas. Mais savoir ou ne pas savoir, prévoir ou se tromper, cacher et révéler, sont des choses trompeuses et à géographie variable. J’ai l’impression que c’est la leçon de cette méditation.
Lorsque je m’approche de Dumbledore, il essaie de chasser la chouette / hibou posé sur le toit, en agitant les bras, car il a peur que sa présence ne trahisse ses manoeuvres. Je m’adresse à la chouette et je lui dis de s’en aller. Elle obéit. Il me demande si je parle sa langue et je réponds « non », en riant, « je lui ai parlé dans la mienne et ça a suffi, les chouettes sont des animaux intelligents ». Il rit avec un air de se foutre de ma gueule. Plus tard, je comprendrai que la chouette sur le toit n’est pas un animal, mais en attendant, ça a marché, elle est partie. D’ailleurs, je lui dis que la présence d’une chouette ne va pas le trahir, il n’y a rien d’extraordinaire dans la présence d’une chouette posée sur un toit. Durant toute la méditation, j’ai l’impression qu’il s’inquiète pour des détails anodins aux yeux moldus et ne se soucie pas véritablement de choses qui auraient pu le faire repérer. Encore cette dialectique « cacher / révéler », « ombre / lumière », « savoir ou prévoir / ne pas savoir ».
Il dépose un bébé sur le seuil de la maison devant nous, puis m’attrape par le bras et me dit qu’on va se cacher pour observer la suite. On va s’accroupir derrière une voiture. Il s’assoit par terre et étale les cartes d’un oracle entre ses jambes. Il me dit que les choses ne se passent jamais comme on le pense. Puis il ajoute que les prédictions de la chouette peuvent être terribles et lorsqu’on les entend… Il chuchote : « lorsqu’on les entend, eh bien…! (voix dramatique)… Eh bien, on se gratte la tête en essayant de comprendre ! (rires) ». Ok, donc il ne sert à rien de tenter de deviner le futur.
Je lui dis que s’il était vêtu en moldu, on pourrait tranquillement se promener dans la rue et que personne ne remarquerait notre présence. Il répond que ce n’est pas possible.
Tandis que le bébé est découvert par le couple qui habite la maison, quelqu’un me saisit par l’épaule, je me retourne : un policier qui me dit « vous ne pouvez pas rester là, vous gênez la circulation ». Je lui dis qu’on va s’en aller, je n’ai pas envie qu’on se fasse repérer, mais il ne me lâche pas et insiste : « je vous connais. On s’est déjà rencontrés », me dit-il. Je commence par dire « non » et puis je vois que son visage est celui de la chouette.
En nous éloignant, je dis : « La chouette est un flic ! » Dumbledore rit. Il me tire par le bras vers un jardin et propose de se cacher derrière un sapin. C’est un beau sapin parfaitement taillé, une icône de sapin et comme j’ignore la date, je lui demande si c’est Noël. Il rit encore : « non, pas du tout, c’est juste un sapin ».
« Vous paraissez plus jeune que dans mes souvenirs », dis-je. Et je réalise que je suis dans une scène qui se passe dix ans plus tôt que le premier Harry Potter. Dumbledore, toujours en riant : « pourquoi ? D’habitude vous me trouvez vieux ? ». Moi : « Non, mais heu… »
Hagrid apparaît dans le ciel sur sa mobylette (moment suivant), lui aussi est plus jeune. Pendant qu’il approche, Dumbledore donne un coup de baguette et le sapin se charge de boules de Noël et de cadeaux. Je lui demande ce qu’il fabrique, il rit de nouveau : « Eh bien, c’est vous qui vouliez que ce soit Noël ». Je lui fais remarquer que pour la discrétion, c’est loupé, mais il a l’air de s’en foutre à présent. Hagrid arrive, je lui serre la main : « enchantée » et je m’apprête à quitter ma méditation, mais Hagrid dit qu’il a un paquet pour moi.
Dumbledore me dit que ce paquet est une prédiction néfaste, qu’il voit une cigogne portant un bébé, donc la mort d’un espoir. Il me dit de placer ma main au dessus de la boîte, entièrement noire, qu’il a déballé, mais je ne sens ni ne vois rien. Il insiste : « c’est un désespoir ». Je n’ai pas envie de prendre cette prédiction au sérieux, je me sens très gaie durant cette méditation. Finalement, il ouvre la boîte, il y a un chausson d’enfant et il me dit en riant toujours : « Je pense que ce n’est pas à votre taille. Gardez-le pour contrer la prédiction ». A ce moment là, je vois le chat et je pense : le chat est la solution pour contrer les prédictions néfastes de la chouette.